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Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/257

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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


château. Il essayait de se hâter ; mais que faire avec des jambes qui ne veulent rien entendre ? Et M. de Montluzac devait être depuis longtemps près de Roselyne. Il lui avait échappé, ce diable d’homme, en disant : « Vous me rejoindrez, monsieur le curé. Mais vous comprenez, j’ai tant de hâte de la revoir ! »

Eh ! cette hâte se voyait sans lunettes ! Mais enfin, il eût été plus correct de sa part d’attendre le tuteur, le vieux confident de Roselyne. D’autant mieux qu’il paraissait joliment épris, et que ses yeux, sa voix devaient avoir, quand il parlait d’amour, une éloquence bien grisante pour une petite tête de jeune fille !

Mais ces jambes persistaient à ne vouloir avancer qu’à pas trop lents ! Le vieillard laissait échapper des soupirs de résignation. Au fond, il avait grande confiance en ce jeune homme qui venait, avec une si belle loyauté, de lui montrer ses scrupules, ses luttes, depuis plusieurs mois et qui l’avait fait juge de sa vie, arbitre de son avenir en lui disant : « Voilà ce que j’ai été. Croyez-vous que je puisse demander à Roselyne de devenir ma femme ? »

Certes, il le pouvait, avec tant de regret sincère, tant de mépris pour son existence passée, tant de