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Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/74

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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


signe à Odon de venir. Quand il fut proche, elle expliqua :

Mme Geniès voudrait vous connaître.

Il salua la femme qui lui apparaissait assise derrière cette fenêtre, soutenue par des oreillers. Une coiffure de dentelle noire cachait à demi les cheveux grisonnants, qui encadraient de leurs bandeaux un visage creusé, d’une blancheur déjà morte. Des yeux foncés, graves et doux, s’attachèrent sur le jeune homme, tandis que Mme Geniès échangeait avec lui quelques mots. Puis Roselyne embrassa tendrement sa vieille amie et s’éloigna avec Odon.

Mme Geniès suivit des yeux l’élégante silhouette masculine, à l’allure hautaine et ferme, et l’autre, celle de Roselyne, fine, souple, d’une grâce délicate. La vieille dame joignit les mains en murmurant :

— Que les hommes sont imprudents ! Ce pauvre M. de Capdeuilles !

Aussitôt l’automobile en marche, Roselyne demanda :

— Comment trouvez-vous Mme Geniès, Odon ?

— J’aime beaucoup son regard, qui est celui d’une femme intelligente et très bonne.

— N’est-ce pas ? Je suis bien contente que vous la jugiez ainsi.