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Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/75

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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


Et elle parla avec un tendre enthousiasme de sa vieille amie, de tout ce qu’elle lui devait. Odon l’écoutait avec intérêt, charmé de voir tant d’ardeur reconnaissante dans ces beaux yeux qui laissaient transparaître tous les sentiments d’un cœur spontané et sincère.

— Elle m’a appris la cuisine, la broderie, et même à faire mes robes, Odon ! Pensez donc comme cela me sera utile !

— Elle a fait de vous la plus accomplie des petites fées, je vois cela.

— Et elle m’a enseigné encore bien d’autres choses. Si vous saviez comme elle est pieuse, résignée et courageuse ! Les jours où je suis triste, je vais un instant près d’elle, et en la regardant, en l’écoutant, je sens la force qui revient. Je me dis : « Qu’est-ce que mes petites souffrances, près de celles de ma chère vieille amie ? » Car elle a eu des épreuves terribles, paraît-il. M. le curé dit d’elle : « Elle a supporté tout ce qu’une femme peut endurer de pire sur la terre. »

Odon songea : « Oui, il y a encore un reflet de ces douleurs dans les yeux que je viens de voir. »

En remontant à pied de la grille au château, Odon et Roselyne admirèrent ensemble les tons dégradés, brun rouillé, or roux, jaune pâli, des feuillages qui couvraient les bosquets. La lumière