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Page:Delzant - Les Goncourt, 1889.djvu/256

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Lundi, 6 mars 1882.
Chère Madame,

Quel aimable, quel gentil, quel adorable article ! et la bonne et délicate amitié que vous mettez dans votre prose. Comment vous remercier, vous exprimer la reconnaissance que j’éprouve d’être loué par l’écrivain de talent et l’amie que vous êtes ! C’est bien de m’avoir donné un coup d’épaule de Parisienne pour la correspondance féminine. Merci ! merci ! merci !

Agréez, chère Madame, l’assurance des sentiments bien affectueux de l’auteur de la Faustin.

Edmond de Goncourt.


XXVIII

Chérie.

Elle avait fait bien du bruit dans la république des lettres cette annonce de Chérie qui clôt la préface de la Faustin : « Je veux faire un roman qui sera simplement une étude psychologique et physiologique de jeune fille, grandie et élevée dans la serre chaude d’une capitale, un roman bâti sur des documents humains. Eh bien ! au moment de me mettre à ce travail, je trouve que les livres écrits sur les femmes par les hommes manquent, manquent de la collaboration féminine, et je serais désireux de l’avoir, cette collaboration, et non pas d’une seule femme, mais d’un très grand nombre. Oui ! j’aurais l’ambition de composer mon roman avec un rien de l’aide et de la confiance des femmes qui me font l’honneur de me lire. D’aventures, il est bien entendu que je n’en ai nul besoin ; mais les impressions de petite fille et de toute petite fille, mais des détails sur l’éveil simultané de l’intelligence et de la coquetterie, mais des confidences sur l’être nouveau créé chez l’adolescente par la pre-