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Page:Delzant - Les Goncourt, 1889.djvu/65

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menés en police correctionnelle. On trouve encore, dans Pages retrouvées, divers articles de fantaisie, des exhumations d’une heure de gens dûment réenterrés depuis ; enfin quelques chapitres écrits par Edmond seul, après la mort de Jules.

Cette incursion assez courte des Goncourt dans la presse militante, un artiste ès lettres M. Gustave Geffroy, l’a analysée et expliquée dans une préface trop courte qui ouvre le volume. Dans ses Souvenirs d’un journaliste il avait longuement parlé de l’ensemble de l’œuvre, avec l’intelligence perspicace de ses côtés divers et de son évolution générale ; il a fait ressortir ici l’originalité de ce début : « Il est difficile aujourd’hui, en 1886, de ne pas lire ces Pages retrouvées comme une préface à l’œuvre des Goncourt… La lecture finie, si l’on resonge à ce qu’on vient de lire, le livre devient comme un ensemble d’indications, prend de vagues allures de programme, apparaît comme l’embryon d’un être futur… C’est le résumé de leurs deux années de journalisme ; c’est aussi le sommaire de leur carrière d’écrivains… C’est l’apprentissage d’un style, et c’est la jeunesse d’une pensée ; c’est la première exploration du champ de la vision par le regard d’yeux qui viennent de s’ouvrir sur les choses, et c’est le premier fonctionnement de cerveaux où germe et croît la moisson prochaine des idées. Il y a des scepticismes portés comme des cocardes et des hésitations avouées comme des pudeurs. Il y a, avec l’inquiétude naissante de la réalité, l’avidité de l’originalité et la glorification de la Fantaisie. C’est elle, la Fantaisie, qui gouverne cette littérature commençante… »

De cette même origine du journal provient aussi un recueil d’articles publié à très petit nombre, en 1856 : Une voiture de Masques qui a changé de titre quand il