Aller au contenu

Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/149

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

précipité l’évolution manufacturière du Japon. Elle a fait pénétrer dans sa structure sociale de nouveaux ferments de vie industrielle. On ne saurait comparer cette transformation du Japon à celle qui, dans le passé, bouleversa l’économie de l’Europe occidentale, puis des États-Unis : le Japon n’atteint pas encore ce stade d’évolution. Dans la poussée de croissance qui l’entraîne, tout ce qui se crée ne durera pas ; des usines et des ateliers devront s’éprouver dans la lutte internationale et résister à la concurrence universelle ; il faudra calmer, régulariser, organiser la fièvre d’un moment afin d’établir un régime stable. En outre, le Japon, nouveau venu dans la pratique commerciale, n’a pas la tradition du grand négoce ; il ignore l’art de servir et de retenir une vaste clientèle ; ses commerçants n’ont pas encore renoncé aux petites ressources de la malfaçon ; d’Australie par exemple des plaintes très vives sont parties vers les Chambres de Commerce du Japon pour protester contre certaines habitudes déloyales ; il s’agit surtout du procédé qui consiste à vendre des objets inférieurs en qualité aux échantillons proposés. Enfin la main-