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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/148

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mandes ; l’Inde britannique, qui en 1913 achetait 503 000 yen d’étoffes japonaises, en prenait 15 millions en 1917 ; dans les Indes néerlandaises, les ventes britanniques baissaient d’un cinquième. Aussi l’inquiétude règne à Manchester. Au moment où les frais de la production européenne montent à des taux formidables, les manufacturiers anglais considèrent avec anxiété l’avenir de leurs marchés asiatiques. L’Inde leur achète annuellement 35 millions de livres sterling de tissus de coton ; en Chine, des millions d’hommes sont leurs clients. Pour ces paysans pauvres, le bon marché est la condition essentielle de la vente. Que deviendront ces acheteurs si la hausse des prix les écarte des étoffes britanniques ? Ils se tourneront vers les produits japonais. Le problème est assez grave pour que les syndicats cotonniers du Lancashire aient demandé en avril 1919 l’envoi d’une mission officielle en Extrême-Orient pour étudier le commerce d’exportation des produits de coton vers l’Inde, les Îles de la Sonde, les Établissements des Détroits, la Chine, le Japon.

On peut dire que l’influence de la guerre a