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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/180

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modèles européens. À la suite des commerçants arrivent les hommes d’affaires et d’entreprises ; une grande société s’est fondée en 1917 à Tokio pour acheter plusieurs sucreries à des capitalistes hollandais ; en 1918, des capitaux japonais en fondent une à Batavia. Des journaux hollandais ont déjà dénoncé ces entreprises comme un danger national et comme le prélude d’ambitions impérialistes.

Dans les mers du Sud, le Japon a développé d’une manière soudaine ses échanges avec les dominions britanniques de l’Australasie. Sur ces marchés que la guerre avait brusquement privés de leurs fournisseurs habituels, les articles japonais ont fait prime ; les uns, déjà connus, se sont vendus en quantités croissantes ; les autres, encore ignorés, ont vite trouvé leur place. Les progrès sont surprenants[1]. En milliers de livres sterling, de 1913 à 1916-1917, les ventes du Japon à l’Australie se sont élevées de 475 à 1612 pour les tissus et les vêtements, de 7 à 172 pour les métaux manufacturés, de 129 à 366 pour les produits chimiques, de 21 à 263

  1. Mission française en Australie 1918 et en Nouvelle-Zélande 1919. Paris, impr. Lahure, 1919.