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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/182

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de la Russie, le Japon retira de cette alliance des bénéfices d’autant plus considérables qu’il pouvait, seul de toutes les nations de l’Entente, communiquer librement avec la Russie par le Transsibérien ; il lui fournit des armes et des approvisionnements pour son armée ; il s’efforça en même temps de conquérir pour ses articles manufacturés le marché russe qui se fermait aux produits allemands. De 9 168 000 yen en 1913, ses importations en Russie montèrent à 12 381 000 en 1914, 90 048 000 en 1915, 151 179 000 en 1916. Chaussures, métaux, étoffes, munitions, grains, il expédia à son alliée tant de marchandises qu’il devint l’un de ses gros créanciers. La puissance russe s’étant effondrée et son unité brisée, le Japon considéra qu’il serait prudent d’acquérir en Sibérie des gages pour garantir ses avances et de collaborer, au même titre que les autres créanciers américains et anglais, à la mise en valeur du pays. Contre l’anarchie qui menaçait, selon son opinion, l’Extrême-Orient, le Japon s’assura en envoyant des troupes à Vladivostok, en occupant Khabarovsk, Tchita et Blagovetchensk (septembre 1918) et en contrôlant le pays jusqu’au lac Baïkal. Cette