Aller au contenu

Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/183

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pénétration économique du Japon dans la Sibérie orientale a pour elle de s’avancer en un pays qui, par ses caractères géographiques, appartient encore à l’Extrême-Orient. Quand, arrivant de l’Ouest, on a dépassé les pays du Baïkal, on aborde le domaine des moussons ; on laisse derrière soi les formes de culture, d’élevage, de peuplement qui viennent d’Europe avec les Slaves ; on entre dans une région d’affinités extrême-orientales par la puissance de la végétation, par les caractères de la faune, par l’extension de céréales comme le millet et par l’importance des populations sédentaires de race jaune ; depuis longtemps, les Chinois ont poussé leurs pionniers et leurs colons assez loin dans le bassin de l’Amour. La colonisation pacifique de la Sibérie orientale apparaît aux Japonais comme une prolongation du rôle qu’ils ont assumé sur les rivages qui font face à leur archipel. Vladivostok compte une colonie de plusieurs milliers de Japonais ; les boutiques japonaises s’y multiplient ; on y vend des articles japonais, étoffes, tricots, bas, mouchoirs, gants.

Depuis la guerre russo-japonaise, le Japon