Aller au contenu

Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/190

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

élevées de 67,9 millions de yen en 1904 à 162 en 1914 et 318 en 1917. Pour étendre son domaine d’action, il perfectionne chaque jour ses moyens de propagande, augmente le nombre de ses consuls, accroît le personnel de sa légation de Pékin. Si les nations anglo-saxonnes conservent encore la prépondérance dans le commerce chinois, leur supériorité n’est plus incontestée ; le commerçant nippon se prépare à la vaincre.

Pour pénétrer et dominer l’économie de la Chine, le Japon a pu, durant la guerre, forger une arme puissante : la finance. En devenant le bailleur de fonds d’un gouvernement menacé par la faillite et l’insurrection, le Japon a préparé tout à la fois le placement de ses capitaux et l’asservissement économique de son débiteur. Ses manœuvres et ses démarches l’ont même rendu suspect à beaucoup de Chinois qui redoutent pour leur pays la dépendance. Il est difficile de connaître exactement les emprunts de la Chine au Japon, car ni le créancier ni le débiteur n’aiment à publier leurs affaires. On les évalue, depuis le début de la guerre jusqu’au mois d’août 1918, à 200 ou 225 millions