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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/199

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culièrement deux régions où le Japon prend pied effectivement, au préjudice du principe de l’intégrité territoriale : la Mandchourie, pays frontière au contact de la Corée, et le Chantoung, terre éminemment chinoise, au cœur de l’Empire du Milieu.

En Mandchourie, cette vaste province chinoise où passent la route de la Corée à Pékin et la route du golfe du Petchili aux pays de l’Amour, le Japon a largement étendu, durant la guerre, la sphère de son action. Pour satisfaire aux obligations financières qu’elle avait contractées vis-à-vis du Japon, la Russie signait elle-même avec son ancien ennemi une convention qui consacrait son déclin comme grande puissance d’Extrême-Orient. Cette convention cède au Japon le tronçon du chemin de fer transmandchourien compris entre Kouang-tchang-tsé au Sud et Kharbine au Nord ; elle déplace donc de plus de 200 kilomètres vers le Nord le terminus japonais de la grande ligne et le transporte jusqu’aux rives du fleuve Soungari qui lui ouvre ainsi l’accès par voie d’eau jusqu’au fleuve Amour. Le commerce de la Mandchourie du Nord, qui jusqu’ici débouchait