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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/206

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de l’Europe. Cette grande ligue, dont le Japon serait le cœur, comprendrait les Chinois, les Malais, les Annamites, les Siamois et même les Hindous. Car, de l’avis des Japonais, les Anglais n’ont pas réussi dans l’Inde ; il est difficile de mettre d’accord et de faire vivre ensemble des Occidentaux et des Orientaux ; au contraire, il suffit d’un moment pour créer l’intimité entre un Japonais et un Hindou. « Les Japonais sont bien mieux préparés que les Anglais à la tâche de conduire les Hindous sur le chemin de la civilisation. »

Ce rôle de guide sur la route du progrès sera réservé aux Japonais de la génération qui monte. Il faut les y préparer ; il faut qu’ils se répandent parmi ces peuples dont ils seront les conseillers. Ce n’est pas assez que 500 000 Japonais vivent sur le continent asiatique : ils doivent y venir en plus grand nombre. Mais le nombre ne suffit pas. Il faut aussi la qualité, la valeur : le Japon enverra à l’étranger ses meilleurs éléments, ceux qui inspireront confiance aux hommes qu’on veut former et servir ; on renoncera aux pratiques de la malfaçon ; on fournira des produits loyaux ; on montrera des