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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/205

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reconnaissent la puissance militaire, ils ne lui accordent pas assez d’estime et de confiance. À ses yeux, cette défiance et cette sorte d’antipathie proviennent de la situation subalterne dont il s’est trop longtemps contenté, de la situation de « chien de garde » de l’Angleterre en Orient, et de la faible considération que les puissances blanches accordent aux peuples jaunes.

Pour occuper sa vraie place, le Japon doit être à la tête de l’Orient ; il doit défendre ses congénères de même couleur en revendiquant l’Asie pour les Asiatiques. L’Asie, rajeunie par le Japon, doit secouer la tutelle de l’Europe. Le premier et le plus grand des alliés du Japon, pour accomplir cette mission, sera la Chine, colosse encore informe, mais dont la force bien réglée serait irrésistible. Le devoir du Japon est d’élever la Chine, comme il élève la Corée, à son propre niveau de civilisation afin de fonder la grande alliance de l’Asie dont il sera le chef. C’est à lui que revient la tâche de diriger le progrès en Orient et même de civiliser le monde jaune. Il faut conjurer le péril blanc et contrecarrer par l’union de l’Asie l’influence