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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/238

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qu’il en coûtait 35 pour les y transporter de New-York. La raison de cet avantage et qui explique aussi combien sont étroites encore les relations entre l’Amérique du Sud et l’Europe, c’est qu’il existe vraiment entre ces deux pays, à cause de la différence de leur structure économique, un courant d’échanges réguliers dans les deux sens. L’Europe reçoit les produits bruts et demi-ouvrés de l’Amérique du Sud, et elle expédie, en retour, des produits manufacturés ; le Royaume-Uni absorbe à lui seul le tiers du commerce extérieur de l’Argentine. Ce sont là des relations commerciales, solidement établies, issues de la nature des choses, et dont les États-Unis n’ont guère pu jusqu’ici ébranler les fondements. Dans l’Amérique du Sud, ils achètent surtout des produits tropicaux (café, caoutchouc, cacao) de grande valeur, mais de faible volume. Par contre, ils n’achètent guère, puisqu’ils en produisent eux-mêmes, les produits lourds et volumineux tels que les grains et la viande ; en 1913, tandis que le café exporté du Brésil ne représentait que 792 000 tonnes, les grains et les farines expédiées par l’Argentine atteignaient 10 millions de tonnes. Grains