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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/239

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et viande trouvent un marché en Europe ; ils forment la cargaison des grands steamers qui peuvent ainsi, pour le trajet inverse, accorder des prix assez faibles. « Quant aux États-Unis, ils achètent surtout les produits tropicaux de volume relativement faible. Aussi les steamers faisant ces transports sont plus petits, les frets de retour plus élevés, les relations commerciales moins développées. Conséquence : les frets de Hambourg, de Londres et de Liverpool pour la Plata sont moindres que ceux de New-York et de Philadelphie, quoique ces dernières villes soient un peu favorisées par la distance[1]. » Il faut ajouter que d’autres difficultés rendaient assez précaires les relations entre les États-Unis et l’Amérique du Sud ; elles procédaient de la grande inexpérience des Yankees en matière de commerce extérieur ; ils n’avaient ni tradition de négoce, ni méthodes d’éducation, ni relations personnelles, fruits d’une pratique séculaire sans laquelle l’homme d’affaires est incapable de s’adapter aux mœurs du pays qu’il veut desservir ; c’était une œuvre difficile pour

  1. Scottish Geogr. Magazine, 1917, p. 742.