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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/258

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oppositions d’intérêts. On n’accepte pas unanimement l’idée panaméricaine qui signifierait l’oubli du passé, l’union des forces et la cohésion des intérêts sous l’égide de la république du Nord.

Bien plus, avec la guerre qui raréfia le tonnage maritime et priva l’Amérique latine de relations régulières avec le monde extérieur, l’idée vint naturellement aux nations sud-américaines qu’elles pourraient se passer de l’étranger si elles s’efforçaient de produire elles-mêmes et si elles mettaient en commun leurs ressources. Les nécessités économiques conseillèrent le développement des particularismes nationaux, puis le rapprochement de ces particularismes en une solidarité sud-américaine. Chaque pays a tenté de devenir un foyer de production autonome ; et, en outre, dès qu’il s’est senti des ressources en excédent, il a voulu les exporter. On voit ainsi l’Argentine accroître dans ses provinces tropicales la culture des plantes oléagineuses et du coton en vue de sa propre consommation, puis rechercher pour ses produits de grande culture des débouchés vers l’Afrique du Sud ; un courant d’échanges