Aller au contenu

Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/261

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une voie ferrée passant par Looquimai qui doublerait le Transandin actuel ; une nouvelle ligne télégraphique venant d’Argentine aboutit à Valdivia. Du bétail argentin s’exporte au Chili et les fruits du Chili arrivent sur les marchés argentins. Entre le Chili et le Pérou, on constate les mêmes efforts pour affranchir les deux pays du tribut qu’ils paient à d’autres continents et particulièrement à l’Europe ; du Chili au Pérou ce sont des vins, des blés, des fromages, du Pérou au Chili ce sont des sucres, des cafés, des tissus de laine qui s’échangent. Ailleurs encore on voit s’ébaucher des mouvements de marchandises qui annoncent ou qui consacrent une solidarité économique : de l’Équateur vers le Pérou, des fruits, du cacao, des bois de construction ; du Pérou vers l’Équateur, du riz, des tissus, des chaussures ; du Chili au Mexique, des nitrates et du blé. L’Amérique latine voudrait s’affranchir autant que possible de la tutelle étrangère et l’on peut parler d’un particularisme, d’un nationalisme sud-américain.

Cette émancipation apparaît bien plus dangereuse pour l’Europe que pour les États-Unis.