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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/272

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che dans sa voie propre et auquel son élite veut donner l’indépendance. En Asie et en Afrique, toute une civilisation modelée par une religion se heurte à la civilisation européenne : c’est la communauté des pays musulmans que leurs croyances rapprochent et dont ces croyances pénètrent profondément la mentalité et l’économie matérielle ; au sein de l’Islam, dans l’Afrique du Nord comme dans l’Asie occidentale et dans l’Inde, l’espoir de la liberté et l’impatience du joug européen soulèvent périodiquement les fidèles. De tous ces foyers de résistance, le dernier venu dans l’action, mais le plus conscient et le plus puissant réside en Extrême-Orient : c’est le Japon. Par sa force matérielle qui repose sur l’adoption des armes économiques de l’Europe elle-même, il s’érige en champion de l’égalité des races ; il se dresse comme le porte-parole des opprimés contre la race dominatrice. Sa pensée n’est pas exempte d’intérêt personnel ; elle rêve pour le monde jaune l’hégémonie japonaise ; mais elle fait vibrer l’Extrême-Orient en proclamant des formules simples qui éclatent comme des actes de foi. « L’Asie aux Asiatiques ». « Le bonheur que l’on tient de Dieu ne doit pas