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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/273

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être différencié par la couleur de la peau ». On transpose en faveur des races les principes européens et américains, les principes du droit des nationalités : droit pour les peuples de disposer d’eux-mêmes ; plus de nations soumises, plus de races opprimées ; toutes les nations, toutes les races traitées sur un pied d’égalité. C’est ce droit nouveau que le Japon voulut faire reconnaître à la Conférence de la Paix à propos de la Société des Nations.

Il semble que ce droit ne soit pas prêt encore à entrer dans les faits et qu’il y faudra préparer ceux-là mêmes auxquels il est destiné. Aux États-Unis, par exemple, beaucoup de gens n’imaginent pas sans indignation qu’il puisse se réaliser ; car, selon eux, la majorité des nations qui composeraient la Ligue n’appartenant pas à la race blanche, cette Ligue serait une ligue de gens de couleur où le bloc noir, jaune et rouge dominerait le bloc blanc ; on verrait alors les gens de Libéria et de Haïti appelés à siéger au conseil mondial et des demi-barbares illettrés et ignorants décider du sort de la civilisation. Quoi qu’il en soit, les idées d’émancipation font du chemin parmi les races