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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/274

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assujetties à l’Europe ; elles font bouillonner les têtes au Caire comme à Delhi, à Chicago comme à Batavia ; elles appartiennent à un mouvement universel qui ébranle la fortune de l’Europe et la suprématie de la race blanche.

Aucune colonie européenne n’est à l’abri de cette effervescence. Toutes les puissances blanches ont chez elles un foyer de fermentation indigène. Dans l’Afrique du Nord où la France a trouvé pendant la guerre un réservoir de soldats et de travailleurs, la collaboration des indigènes à la défense de la métropole éveille en eux le sentiment de leur dignité et de leur valeur ; ils n’entendent plus être traités en sujets ; on leur donne un statut plus égal et plus libre. À Java, les milieux indigènes accueillent avec ardeur l’idée d’un rapprochement entre les membres de la race jaune ; les Chinois de l’île veulent nouer d’étroites relations avec leurs frères de Chine, tendance combattue par le gouvernement néerlandais. En 1916, le Sarikat-Islam, à Batavia, refusa de prendre part au meeting réuni à l’occasion de l’anniversaire de la reine de Hollande si l’on n’y préconisait pas la création d’un Parlement des Indes néerlandai-