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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/285

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manufacturiers de la métropole. Comme on critiquait cette politique, le « Times » répondait : « On ne peut attendre d’un représentant de la reine qu’il soutienne un projet dont le succès profiterait aux consommateurs égyptiens, mais nuirait aux manufacturiers anglais. » Tant qu’elles demeurèrent sur le terrain politique, les revendications nationales de l’Égypte n’avaient guère ému que la classe cultivée ; peu importait au fellah que les hautes fonctions auxquelles il n’était pas destiné fussent presque toutes occupées par des Anglais. Mais dans un pays agricole comme l’Égypte qui vit de la terre et dont la terre est presque tout entière exploitée par les indigènes, il est dangereux d’inquiéter les intérêts des paysans. La classe terrienne commence à soupçonner les liens qui rattachent la vie quotidienne au régime politique. Pour la première fois depuis longtemps, on voit les deux classes s’unir dans les mêmes aspirations. Un groupe de notables ayant demandé l’autorisation de quitter l’Égypte pour présenter les revendications nationales à la Conférence de la Paix à Paris, l’autorité britannique la lui refusa ; plusieurs membres de