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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/291

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jours dans les masses populaires ; que les paysans s’endettent toujours ; que l’Inde paie chaque année un énorme tribut à la métropole ; que les récoltes ne mûrissent pas chaque année et qu’on meurt toujours de la famine ; alors que l’Inde exporte annuellement pour 45 millions de livres sterling de denrées alimentaires, plusieurs dizaines de millions de ses habitants sont encore au xxe siècle menacés par la disette. Ce que réclament les Hindous patriotes, c’est, en vertu même des idées occidentales qu’ils tiennent de leur éducation britannique, d’être associés au gouvernement de leur pays afin d’en gérer eux-mêmes les affaires et d’en défendre les intérêts. À plusieurs reprises, depuis 1861, de petites réformes avaient créé une ombre de représentation indigène, mais sans autorité pratique, ni responsabilité ; les indigènes n’étaient admis ni à exercer de hautes fonctions, ni à contrôler les fonctionnaires britanniques. Cette exclusion laissait la même amertume chez les Hindous que chez les Musulmans ; elle fit peu à peu l’union de tous les indigènes éclairés contre le régime britannique.

C’est à partir de 1905 que le mouvement