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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/310

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serons l’infériorité de nos ressources en houille noire.

On peut dire que, de nos jours, c’est la mer qui fait l’unité matérielle du monde ; elle est l’artère vitale de la circulation humaine.

Les peuples, que leur situation géographique tient éloignés de l’Océan, aspirent à s’en rapprocher afin de participer aux courants de vie générale ; la possession d’un débouché sur l’Adriatique est une nécessité pour la Serbie ; quand ils arrachèrent la Dobroudja à la Roumanie, les Empires Centraux la touchèrent dans ses œuvres vives en la privant de son port de Constandza. Que deviendrait la Grande-Russie si elle ne pouvait plus s’ouvrir vers le monde, ni par la Baltique, ni par la Mer Noire, ni par l’Océan Glacial ? En perdant la maîtrise des mers, le Portugal et l’Espagne ont perdu jadis les sources de leur fortune. De nos jours, tous les peuples riches et travailleurs veulent avoir une flotte parce que tout effort économique suppose des relations universelles et que