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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/311

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les relations maritimes donnent la mesure des relations universelles.

Si la France ne veut pas déchoir, il lui faut retourner à la mer où jadis elle fut très puissante. Si elle oublie le chemin de la mer, elle se retire du monde. Sans doute tout n’est pas la faute des hommes dans l’affaiblissement de notre marine ; d’autres plus riches en fer et en charbon construisent les bateaux à meilleur marché ; d’autres aussi trouvent chez eux de lourdes cargaisons que la France, avec ses articles plus légers, ne peut fournir à ses navires. Mais cette infériorité ne suffit pas à expliquer pourquoi les trois quarts des marchandises entrant dans nos ports y arrivent sous pavillon étranger, ni pourquoi la petite Belgique, qui n’a qu’une faible flotte marchande, possède Anvers, le plus grand port du continent avec Hambourg.

La France est merveilleusement placée pour le commerce maritime ; elle s’ouvre vers trois mers ; son territoire semble n’être qu’un isthme entre des côtes rapprochées ; il apparaît même, pour certains pays de l’Europe Centrale, comme le plus court chemin vers l’Océan. Il