Aller au contenu

Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/314

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pays où l’Européen domine d’autres races, Égypte, Inde, Indo-Chine, Java, Afrique du Nord, une sorte de conscience nationale s’éveille qui veut établir, en face du droit des colons, le droit des indigènes ; il arrive même que cette conscience, vivace et impatiente, arme des révoltes. Dans notre Afrique du Nord qui nous envoya durant la guerre tant de légions de soldats et tant d’équipes d’ouvriers, on voit poindre le désir d’une plus juste répartition des charges ; notre politique y prépare un régime plus libéral pour les indigènes.

On semble comprendre que l’exploitation du pays ne doit plus se fonder sur la force, mais sur le droit ; c’est un devoir de stricte justice, dans un pays dont ils forment presque toute la population, d’appliquer aux indigènes un traitement équitable, car ils sont par excellence les producteurs de richesse. Ce n’est pas notre intérêt de les maintenir dans un état d’infériorité économique ; d’abord il vaut mieux les en affranchir de bon gré que d’y être contraints ; ensuite il vaut mieux les rendre capables, en faisant leur éducation professionnelle et en améliorant leur niveau de vie, de produire plus