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excédent de décès de 885 000. Avant la guerre, le nombre des hommes et celui des femmes entre 20 et 30 ans étaient à peu près égaux ; en 1919, on compte 1 230 femmes pour 1 000 hommes. Les centres urbains, où les conditions d’existence sont plus difficiles qu’à la campagne, ont payé un dur tribut ; de 1913 à 1916, la natalité à Dresde tomba de 11 297 naissances à 5 817 ; à Vienne, de 36 079 à 23 075. À Berlin, de 1912 à 1917, les naissances ont baissé de 44 803 à 19 458 ; les décès ont monté de 29 981 à 34 138 ; les petits enfants ont été particulièrement décimés. Le fléau n’a pas épargné le Royaume-Uni : de 1913 à 1916, les naissances ont baissé de 109 pour 1000 en Angleterre, de 88 en Écosse, de 86 en Irlande. Depuis le mois de mai 1915 jusqu’au mois de juin 1918, il est né dans le Royaume-Uni 2 950 000 enfants au lieu de 3 millions et demi, chiffre qui aurait était normal d’après les moyennes des statistiques d’avant-guerre[1].

On doit se demander quelle blessure laissera dans l’économie européenne cette brèche pro-

  1. Voir Journal of Royal Statistical Society, 1918, p. 11.