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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/80

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d’or des armateurs. Des États-Unis en Angleterre, le fret du coton pour cent livres poids s’éleva de 25 cents en juillet 1914 à 40 en septembre, 50 en novembre, 1 dollar en janvier 1915, 3 dollars en janvier 1916 et 5 dollars en décembre 1916. Le 1er juin 1917, un marché de fret pour une tonne de café de Rio de Janeiro à Marseille fut conclu à 400 shillings ; en octobre 1917, on paya 600 shillings par tonne pour du riz transporté de Birmanie à Cette. Pour un même type de navire jaugeant 2 250 tonnes, une firme britannique de construction navale demandait 17 500 livres sterling en février 1910, 21 500 en mai 1914, 32 000 en janvier 1915. Au courant de l’été 1917, le gouvernement français paya 475 000 livres sterling un vieux navire qui, dix années auparavant, avait été vendu 32 000 livres sterling aux Japonais[1].

Devant une pareille pénurie de tonnage, il y avait nécessité pour les États-Unis et le Japon d’accroître leur flotte commerciale afin d’assurer les transports dont l’Europe n’était plus capa-

  1. Voir Journal des Économistes, 1917, p. 871-872 et J. R. Smith, Influence of the Great War upon Shipping. New-York, 1919, p. 33.