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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/82

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Américains tournaient le dos à la mer. Le pavillon américain disparut peu à peu des océans. De 1861 à 1913, la proportion (en valeur) des marchandises importées aux États-Unis sous pavillon américain avait baissé de 60,1 à 11,4 pour 100 ; celle des marchandises exportées, de 72,1 à 9,1. Durant la même période, le tonnage des navires de haute mer tombait de 2 547 000 à 1 028 000 tonnes, plaçant les États-Unis à la suite de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne et de la Norvège[1]. En 1912-1913, dans le mouvement des ports de l’Union, la part du pavillon américain était de 14 pour 100 contre 52 au pavillon britannique et 12 au pavillon allemand.

Le développement des manufactures et l’essor de l’empire colonial avaient déjà ramené les esprits vers la flotte nationale. Mais, sous la pression de la guerre, à cause de la défaillance des marines européennes et devant la nécessité de transporter vivres et matériel vers le vieux continent, les États-Unis en sont venus à construire beaucoup de navires et à consti-

  1. Dewavrin, Journal des Économistes, 1917, III, p. 364-365.