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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/86

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plus, on n’avait pas intérêt à multiplier dans la flotte ces navires lents qui auraient diminué sa portée universelle. Sur le tonnage nouveau dont on put disposer en 1918, un cinquième à peine était en bois ; et même, depuis lors, on a bien raréfié les commandes. C’est la même fièvre de construire et de créer du tonnage qui poussa le Shipping Board à entreprendre la construction de navires en ciment armé.

Ce qu’ont entrepris les chantiers des États-Unis dépasse, comme effort de création, tout ce qu’aucun pays a jamais exécuté. On appliqua à la construction des navires les méthodes de la grande industrie américaine ; on réduisit les navires à quelques types standardisés qu’on bâtit en série et l’on spécialisa chaque chantier dans la construction d’un même type. Les chantiers poussèrent sur les rivages américains comme des champignons, à la manière de ces villes de l’Ouest qui ont surgi de terre en quelques semaines. À la fin de 1918, les États-Unis possédaient 203 chantiers de construction navale dont 77 pour les navires en acier, 117 (plus nombreux, mais plus petits) pour les navires en bois, 2 pour les navires en