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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/90

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Ce tonnage représente pour les États-Unis toute une série de records qui nulle part n’avaient été atteints. Pour l’année se terminant le 30 juin 1919, on a construit aux États-Unis 2 241 navires, soit 3 860 484 tonnes brutes ou les deux tiers de la production mondiale. Dans le seul mois de mai 1919, 136 navires ont été construits avec une jauge brute de 511 014 tonneaux. Le charbonnier Tuckahoe de 5 500 tonnes a été construit en 27 jours (1918). En fait, la construction navale des États-Unis est maintenant la première du monde ; elle possède plus de chantiers, plus de cales, plus d’ouvriers, plus de capacité de production que tout autre pays, y compris le Royaume-Uni. Elle ne travaille pas seulement pour les armateurs nationaux ; comme la construction britannique, elle vend des navires à l’étranger ; les chantiers américains reçoivent des commandes du Brésil, de la Norvège, de la France, du Japon, de la Grande-Bretagne. La rareté des navires est si grande par le monde que les demandes affluent de partout et que les prix de vente atteignent des sommes qui auraient paru insensées avant la guerre ; au mois de juin 1919, un