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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/115

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le savant historien du Béarn, l’une de ces roches vulgairement connue sous le nom de Penne d’Escot, rappellerait des souvenirs glorieux pour elle, souvenirs éloignés qui se rattacheraient au passage de Jules César dans ces contrées. Ce serait en effet, selon lui, pour faciliter le commerce entre les Béarnais et les Aragonais, qu’aurait été pratiquée, sur l’ordre du consul romain, l’énorme entaille béante au sommet de ce roc dont la base porte aujourd’hui encore l’inscription suivante :

Julius Cœsar, imperator Romanorum, septimum consul.
Jules César, empereur des Romains, sept fois consul.

Longtemps Sarrance ne fut autre chose qu’un lieu de rendez-vous pour les pâtres de la contrée ; un pauvre petit hameau bien mesquin, bien chétif, bien misérable où quelques squelettes de chaumières et quelques pauvres cabanes de planches éparses sur les flancs des coteaux, se laissaient à peine entrevoir à travers des lambeaux de brouillard.

Un jour l’un de ces pâtres, ayant remarqué que chaque matin, à l’heure du départ, un de ses taureaux s’éloignait des autres, résolut d’épier ses pas et fut bientôt on ne peut plus surpris de le voir traverser le Gave à la nage, gagner l’autre rive, puis s’arrêter tout à coup et se mettre à genoux