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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/116

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devant une grosse pierre représentant l’image de la sainte Vierge.

Comme vous le devinez sans peine, le pâtre n’eut rien de plus pressé que de redire ce qu’il avait vu, et de tous côtés on se préoccupa bientôt tellement de ce renversant prodige, que Mgr l’évêque d’Oloron crut devoir se rendre en grande pompe à Sarrance avec tout son chapitre pour en être lui-même témoin. Là, tout s’étant passé comme on le lui avait rapporté, Monseigneur n’hésita pas à faire transporter à Oloron la pierre miraculeuse ; mais le lendemain, à l’heure où tout le monde se rendait en foule pour l’adorer, on fut on ne peut plus surpris de ne la plus trouver à l’endroit où on l’avait déposée. Pendant la nuit elle avait disparu, et, chose étrange, ce fut à Sarrance seulement, au même endroit et sur la même pierre où le taureau l’avait adorée, qu’on la retrouva quelques jours plus tard. Dès lors il fut évident pour Mgr l’évêque d’Oloron que c’était là que Dieu voulait qu’on adorât sa sainte mère, et des ordres furent donnés pour y élever une chapelle.

« À peine était-elle terminée, poursuit un chroniqueur, que l’impiété de quelques-uns de ces hommes pervers qui voudraient toujours entraver les desseins du ciel, les porta à jeter l’image de la Vierge sous le pont de Sarrance, persuadés que