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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/137

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pelle s’harmoniserait bien mieux avec de pauvres chaumines qu’un de ces ambitieux monuments qui demandent des sommes folles pour leur entretien, il s’en est tout simplement allé par les chemins creux, conduisant laborieusement sa charrette et piquant ses bœufs, demander au roc son granit ; à la montagne, ses chênes les plus beaux. Lui-même, il a sacrifié sans hésiter ceux qui depuis des siècles ombrageaient le toit de ses pères, les vieux compagnons des jeux de son enfance, les témoins discrets de ses premières folies. Courses, peines, travaux, sacrifices, il n’a rien épargné du moment que c’était pour Dieu, et si tout ce qu’il avait fait n’avait point suffi, sa gerbe de la moisson nouvelle, soyez en bien sûr, n’eût pas plus fait défaut au monument inachevé que le denier de la veuve.

Ainsi que ses aïeux, l’Ossalois est encore pauvre, mais comme eux, croyant aussi et surtout pieusement fidèle aux traditions du passé.

Ailleurs la mémoire des hommes et des grandes choses qu’ils ont faites, chez lui la mémoire de Dieu et de ses miracles. En voulez-vous un témoignage authentique, la preuve la plus éloquente, la plus irrécusable, un fait ? Le voici :

Regardez à l’angle de jonction des routes, aux confins des territoires des villages, dans les défilés