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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/138

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périlleux, au pied des collines rocailleuses, que tapisse la pourpre flétrie des bruyères, le long de ces ruisseaux si gais, si murmurants, si limpides, qui roulent en babillant sur leur lit de galets, au bord des précipices ou des abîmes, partout enfin, et vous verrez s’élever de tous côtés de petites chapelles, des croix ou d’autres monuments de la foi, simples, grossièrement taillés souvent, mais devant lesquels on ne peut s’empêcher de s’arrêter respectueusement, parce que, quelque sceptique que l’on puisse être, toute conviction profonde vous émeut toujours malgré vous, tandis qu’on passe souvent le plus indifféremment du monde devant une colonne de bronze ou une statue de marbre magnifiques, appelées à faire revivre de glorieux mais profanes souvenirs. Qui ne sait que, plus d’une fois, frappé d’une terreur salutaire à l’aspect des signes religieux, le brigand laissa tomber son bras prêt à commettre lâchement un crime ?

Qui ne sait encore que la vue de ces mêmes signes pieux a bien des fois arrêté dans le délire, qui les portait au suicide, des malheureux que le désespoir égarait ?

En ce modeste sanctuaire, sur un autel presque nu, trône une vierge, la Madone d’Ossau, Notre-Dame d’Ossau, Notre-Dame de Layguelade.