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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/16

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être un peu meilleur et d’une femme anoblie et purifiée par les saintes ardeurs de la passion, un ange ; mais si au contraire il en a été de vous comme de tant d’âmes perdues par les idées empestées du jour ; si l’amour n’a tout à la fois été pour vous qu’une distraction d’un moment, une vanité satisfaite, un passe-temps d’un jour, vous ne m’entendrez pas ; mes paroles seront pour vous des paroles comme toutes les paroles.

Au milieu de cet amas de collines inégales et variées à travers lesquelles ondule, s’élève, s’abaisse, s’accidente et se métamorphose la campagne d’Anglet se voyait autrefois, sur un mamelon escarpé, une humble et blanche maisonnette dont les ruines éparses s’aperçoivent encore aujourd’hui.

Deux personnes l’habitaient.

Un vieux pasteur et sa fille.

Limbey était le nom du père, Édère celui de la jeune enfant que toute la vallée ne se lassait pas d’admirer.

Édère en effet était belle entre toutes les créatures. Blanche comme la neige des monts, rose comme le liseron éclos sur la haie des coteaux, blonde comme un sourire de l’aurore, elle comptait à peine seize ans comme âge de sa pensée. Douce et modeste fleur de la montagne, elle ne connaissait rien du monde et ne soupçonnait même pas le mal,