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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/17

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car jamais la lourde atmosphère des villes n’était venue souiller la pureté de son âme.

Oura et son père telles étaient ses seules pensées. Mais, me direz vous, qu’était-ce qu’Oura ?… Oura….. Mesdames ! c’était un jeune et beau montagnard aux traits fortement caractérisés, aux muscles saillants et vigoureux, au corps plein tout à la fois de force et de souplesse. C’était l’homme primitif avec sa rude écorce, mais aussi avec toute sa grandeur et sa mâle puissance. Nul plus adroit que lui aux exercices du corps, nul plus leste dans les danses du dimanche quand au sortir des vêpres le son du tambourin remplissait la grand’place de ses accords joyeux. Seulement son œil noir, si plein d’audace et de feu en présence du danger, devenait d’une inexprimable suavité quand il s’arrêtait sur sa tendre amie. Sa voix dont le timbre puissant faisait frissonner les échos d’alentour savait se faire douce et tendre quand tout bas il devisait avec Édère.

Aussi toutes les jeunes filles du canton étaient-elles jalouses du bonheur de la belle enfant.

Aussi cherchaient-elles souvent à séduire le beau montagnard par leurs agaceries et leurs caresses, mais Oura n’avait d’amour que pour Édère…

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Et celle-ci le lui rendait bien, car chaque matin