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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/161

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II

À quelque temps de là, Paul vint me voir à Paris. Je fus frappé de l’extrême pâleur empreinte sur son visage. Ses yeux caves étaient bordés par un cercle de feu ; on suivait dans les rides prématurées de son front tous les sillons d’une forte souffrance.

— Mariée ! me cria-t-il en se jetant dans mes bras. C’est tout ce qu’il put exclamer.

Il est de ces douleurs qu’il ne faut pas essayer de consoler par de vaines lamentations ; quand un ami pleure dans vos bras, on ne peut que pleurer avec lui.

— Un jour, sanglota-t-il, — comme nul parfum ne m’avait encore révélé la trace de mon inconnue depuis mon retour à Paris, et que je passais mon temps à promener ma tristesse au hasard, à l’aventure, — je fus comme tant d’autres à Notre-Dame assister à un grand et somptueux mariage qu’on allait célébrer. On en disait tant de merveilles, que lorsque j’arrivai dans le temple chrétien j’eus une peine infinie à trouver de la place. Rien n’était beau à voir comme cette antique basilique,