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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/187

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De la Vierge à ta voie fidèle
Va réchauffer ton cœur glacé.

Oh ciel ! que te voilà tremblante
Tes dents craquent sous le frisson !
De ta robe blanche collante
L’eau goutte à goutte ruisselante
À tes pieds mouille le gazon.

« Sans votre aide j’étais perdue,
« Dit-elle alors, Reine du ciel ;
« Ma chute, nul ne l’avait vue ;
« Mais vous qui m’avez entendue
« Êtes venue à mon appel.

« Votre amour, ô douce patronne,
« Pour nous toujours veille d’en haut :
« Quand l’eau m’entraîne et m’environne,
« Au chêne votre voix ordonne
« De m’envoyer vite un rameau.

« Ô Vierge, je vous fais hommage
« De ce rameau qui séchera ;
« Mais, sur mon âme, je m’engage
« À mettre au pied de votre image
« Un rameau qui toujours luira.

« Trouverai-je, ô Vierge divine,
« Mon père contraire à mon vœu !
« Ses agneaux paissent la colline,
« Dans les champs sa moisson s’incline,
« Ma mère obtiendra son aveu.