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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/229

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RUINES DE CASTEL-VIEILH


BAGNÈRES-DE-LUCHON


Oh ! quel affreux poison que la jalousie !
Koerner.
C’est aimer froidement que n’être pas jaloux.
Mme De Stael.


À peine avez-vous fait cent pas en dehors de Luchon, que vous vous aller heurter de nouveau contre la nature abrupte et sauvage ; et cela d’une si subite manière qu’on dirait vraiment un de ces merveilleux changements à vue qui n’appartiennent qu’à l’art scénique ! En une seconde la solitude et le silence succèdent à l’agitation tourbillonnante de la vie factice. Plus de bruyantes cavalcades, plus de sonores et lourdes diligences, plus de cliquetis de fouets et de grelots, plus de somptueuses chaises de poste amenant avec grand fracas quelque nouvelle victime des sottes exigences du monde ; rien que les lointaines harmonies des cloches ou l’intraduisible caquetage de la feuille et du vent sous les taillis humides de rosée.

Il semble que toute honteuse d’avoir un instant