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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/246

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beau village de Montgaillard. Là, les fils du pasteur s’arrêtèrent aussi, et il ne neigeait plus. Un rocher conserve, au-dessus du village, avec la forme de la vache d’Arize, la mémoire de cet événement. Et depuis lors, il a toujours neigé dans la montagne.

« Cependant le corps du grand pasteur ne resta point privé de sépulture ; on l’inhuma pieusement, et la terre fut ornée en cette place d’un marbre blanc sur lequel parurent gravés des caractères inconnus. Une fois, d’audacieux sacriléges, violant la sainteté de ce tombeau, enlevèrent le marbre ; mais il commença aussitôt de pleuvoir, et la pluie dura quarante jours sans trêve. Alors il fallut bien rendre sa pierre au mort irrité.

« Telle est la légende : ainsi se coucha dans la terre le grand pasteur d’Arize, ainsi eut-il pour dernier vêtement la première et merveilleuse neige que versa le ciel sur les vallées profondes des Pyrénées, dans un temps qui n’a point d’histoire. »


L’HOMME DANS LA LUNE.

« On sait que la prescription d’observer les sabbats et les fêtes fut autrefois beaucoup plus rigoureuse qu’elle ne l’est aujourd’hui. Or, il y avait — toujours il y a bien longtemps — un homme qui travaillait tous les jours, sans se reposer les jours fériés. Dieu s’en offensa et lui dit : « Je te pardonne