Revenons à la légende Bigorraise. Est-ce que maintenant elle ne vous paraît pas toute simple ? Est-ce qu’en l’affranchissant, comme nous vous le disions plus haut, de tout ce dont l’a entachée une bien regrettable ignorance, vous ne touchez pas du bout du doigt la très-simple histoire du Lac d’Isabit ? Ce feu terrible dont sont dévorées les entrailles du monstrueux serpent jusqu’à ce qu’il crève à force d’avoir bu pour l’éteindre, et que toute l’eau qu’il avait absorbée se transforme en lac, qu’est-ce autre chose que le feu central — le Heren-sugue de la tradition Basque — dont une éruption a, comme l’a toujours constaté la géologie, donné naissance à un lac ?
Tout doute nous semble impossible.
Comme nous vous le disions tout à l’heure, il n’est pas de pays plus riche en lacs que les Pyrénées. Où qu’on aille, on en rencontre, et c’est à notre avis un de leurs plus grands mérites, car rien n’est plus magnifique à voir.
Là tout est calme et silencieux ; tout se tait et repose. Les arbres n’ont même pas d’oiseaux ; les herbes point d’insectes. On n’entend que le bruit du vent dans les longues plantes aquatiques ou