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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/259

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ce bloc s’élève, à son tour, une bien humble et bien petite chapelle, mais si fameuse et si révérée qu’il n’est personne qui s’en approche sans ce respect et ce recueillement qu’inspire toujours une croyance profonde, alors même qu’on ne la partage pas. Au dire de la légende, cette chapelle, appelée à perpétuer le souvenir d’une apparition faite sur ce roc par la Vierge elle-même, aurait été construite par trois maçons inconnus que venaient chaque jour visiter et nourrir de leur lait trois chèvres mystérieuses suivies de leurs chevreaux. Sa forme est celle d’une croix grecque surmontée d’un tout petit dôme. La porte et les pilastres sont de marbre. L’attique recèle une statue de la Vierge et de l’enfant Jésus en marbre gris, sauf la tête et les mains qui sont de marbre blanc. Cette statue surprend par sa grâce et l’élégance de ses contours. Mais ce qui étonne non moins, c’est au-dessus de l’un des trois autels que renferme la chapelle un tableau de Notre-Dame en capulet rouge, comme une franche montagnarde.

Mille cierges allumés sur le maître-autel éclairent deux statues de la Vierge ; l’une, de demi-nature et très-parée, est au-dessus du tabernacle hors de la portée des assistants ; l’autre, de dix-huit pouces environ, livrée à la ferveur publique, repose sur le retable de l’autel.