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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/260

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Rien de mieux fait que cette chapelle pour maintenir dans ces montagnes le culte de la Vierge et le propager d’âge en âge ; mais c’est surtout la veille de l’Assomption qu’il faut la voir quand tous les échos d’alentour retentissent de chansons, de cantiques, de litanies enthousiastes, et que le flanc de la montagne est sillonné de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants qui viennent pieusement déposer leurs adorations au pied du mystérieux oratoire. Les uns essaient de détacher quelques fragments de roche qu’ils emporteront chez eux et se distribueront comme des reliques, les autres entonnent de retentissants cantiques qui vont au cœur, autant parce que le cri de l’âme contient tous les principes de la mélodie, tous les éléments de l’harmonie, que parce que ces prières et ces hymnes ont dans leurs ferventes intonations un je ne sais quoi qui nous émeut vivement.

D’après les traditions du pays, l’origine de deux autres lacs, celui de Lourdes et du Lhéou, remonterait aux temps où Dieu ne dédaignait pas de venir visiter ceux qu’il avait créés pour les récompenser ou les punir suivant qu’ils avaient observé ou enfreint les prescriptions de sa loi.

Un beau jour donc — peut-être à la même époque où, au dire de la Genèse, il aurait envoyé ses anges à Sodome — désireux d’éprouver le cœur