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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/275

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rempli par cette Fée puissante de précieux métaux ; mais il faut que la demande soit faite en termes qui lui plaisent, et si on a su deviner cette forme de langage, le succès est certain. — Il faut croire seulement qu’elle est très difficile, car quoiqu’elle continue d’être en grande vénération, on ne se souvient pas du dernier exaucé ! — Au sommet de la vieille tour de Marguerite croissent des violettes ; sur ce donjon à demi ruiné, les Fées viennent, pendant les nuits d’été, former des danses où nul mortel n’est admis. Sous leurs pas entrelacés naissent ces jolies petites fleurs des monts dont les suaves exhalaisons se répandent dans la pittoresque vallée que les flots de l’Ourse traversent avec rapidité en bruissant. Au dernier jour de décembre chaque famille de cette région presque ignorée attend les Fées avec anxiété. Un festin sacré est préparé pour elles dans la partie la plus reculée de l’habitation. Elles viennent, disent les montagnards, au milieu de la nuit visiter ceux qui les aimaient ou les aiment encore. Le Bonheur, sous les formes gracieuses d’un enfant dont la chevelure ondoyante est couronnée de roses, est apporté dans leur main droite ; le Malheur, sous la forme d’un enfant vêtu d’un sagum déchiré, aux joues sillonnées de larmes et la tête couverte d’un diadème d’épines noires, se trouve dans leur main gauche. De nom-