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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/274

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tions religieuses et guerrières, qui éclaireraient l’histoire de ces contrées, si le temps ne les avait odieusement mutilés. L’hymne de Borouch entre autres nous révélerait peut-être un des plus précieux souvenirs galliques et pyrénéens.

« Si vous passez quelque temps en ces pays, vous rencontrerez de belles jeunes filles à genoux, inquiètes dès qu’on les aperçoit, plaçant des bouquets sur la table des dolmen ; elles étaient venues prier pour obtenir un époux : une jeune femme le titre de mère. Les pierres sacrées de Nistos sont encore l’objet d’étranges cérémonies dictées par le culte qui leur est voué.

« Les Fées, vêtues de blanc, couronnées de fleurs, habitent encore le sommet du mont de Cagire ; elles y font naître les plantes salutaires qui soulagent nos maux. On les entend, la nuit, chanter d’une voix douce et plaintive, à Saint-Bertrand, au bord de la fontaine qui porte leur nom. Quelquefois elles entrent dans l’intérieur du pic de Bergons, et transforment en fils soyeux, en vêtements de prix, le lin grossier qu’on dépose à l’entrée de leur grotte solitaire. Celui qui veut des richesses doit adresser ses hommages à la Fée d’Escout. — Jugez si elle en reçoit ! — Là, sous un chêne millénaire, s’ouvre un antre profond, et le vase déposé près de cet impénétrable asile est