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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/37

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MARIA, OU LA FOLLE D’AMOUR


BIARRITZ


Amor, cosa mortale.
Petrarca


I

On entendait s’éteindre dans les flots argentés d’écume les derniers soupirs de la brise ; mille émanations embaumées couraient dans l’air attiédi, émanations des myrtes blancs et des lauriers-roses d’Espagne, emportées jusque-là ; la terre était calme et sans bruit dans sa couche empourprée du soir, que décoraient à l’occident des banderoles de feu ; le roi du jour venait de s’endormir.

Parfois on entendait un chant d’oiseau perché sur les branches légères de quelque plante desséchée des côtes, jetant, vibrante mélodie, sa note harmonieuse dans le silence de la plage.

Pensives et comme recueillies au fond de leur