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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/50

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vant elles sa lugubre et cadavéreuse pâleur….. et c’en est fait ! comme tant d’autres elles jetteront, elles aussi, leur candeur au vent !…..

Ainsi fit la Fée blonde.

Un beau jour elle échangea sa modeste mansarde contre l’un des plus somptueux appartements de la Chaussée-d’Antin, son prolétaire nom de Crétal contre celui de Mme de B…, l’Odéon contre l’Opéra, le Prado contre Sainte-Cécile, Viot contre la Maison-d’Or. Elle eut de nombreux équipages, de nombreux domestiques, de nombreuses admirations chez les hommes, de nombreuses jalousies chez les femmes. Bréda-Square tout entier fut en révolution. Jockey-club, New-club, Cercle de Paris, entreprirent une course au clocher pour être admis chez la reine du jour, mais à leur grand désappointement tous nos lions se virent éconduits.

Qu’avait-elle, en effet, besoin de ces beaux messieurs aussi ennuyeux qu’ennuyés, elle, dont le protecteur faisait aussi bien les choses qu’il était possible à l’imagination de les rêver ? Qui eût jamais été plus grand, plus généreux et plus prodigue que ne l’était M. le comte dans ses incessantes munificences envers sa jeune protégée.

Il faut le dire aussi, M. le Comte avait bien besoin de sa générosité à toute épreuve pour faire