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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/96

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— Silence !….. écoute ! — Eh bien, la troisième ?

— La troisième nuit, je le suivis, — ma mère ! ne me serrez pas si fort ; — il se leva et je le suivis. — Oh ! ma mère, ne riez pas, c’est épouvantable ! — Je le suivis jusque dans le cimetière voisin. — Ma mère ! vous me faites mal !… vous me brisez la main, ma mère. — Je le regardai de loin, et comme par moment il faisait un clair de lune splendide, je vis…

— Et que vis-tu ? Mais, de grâce, parle plus bas….

— Mon époux et son chien. — Souffrez-vous, ma mère ? votre haleine est brûlante. — Mon époux et son chien assis au bord d’une tombe entr’ouverte. À la manière dont remuaient leurs mâchoires, je devinai…

— Tu devinas…

— Eh quoi ! N’avez-vous pas compris ?

— Non, achève.

— Eh bien, mon époux est un vampire. — Ah ! vous n’êtes pas ma mère !….. Malheur à moi !

Et en effet, le vampire se dressa devant elle, grimaçant d’une manière infernale.

Il la regarda quelques instants, puis il plongea ses ongles dans le sein de la jeune fille dont le sang