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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/95

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en se précipitant dans les bras de la vieille ; mais celle-ci la repoussa.

— Arrêtez, ma fille, et dites-moi comment vous vivez avec votre nouvel époux… Il va venir, parlez vite avant qu’il n’arrive, car si vous avez quelque secret, il ne faut point qu’il l’entende.

— Oh ! ma mère, ma mère, si vous saviez…

— Quoi donc ? mais surtout parle bas, bien bas ; qu’a-t-il fait ?

— Oh ! ma mère !

— Parle. Voyons ?

— Oh ! c’est que c’est affreux à dire…

— À une mère, on dit tout.

— Eh bien…

— Eh bien ?

— Dès la première nuit qu’il partagea ma couche, — quand vint minuit — il se leva…

— Parle plus bas, ma fille !

— Il se leva, réveillé par les hurlements d’un énorme chien noir qui l’attendait au dehors, sortit et ne revint que deux heures après.

— C’est originalité.

— Le lendemain, il ne mangea rien… Comprenez-vous, ma mère ?

— Non.

— La seconde nuit et le second jour se passèrent de même. La troisième…